Aménagement cyclable : Avenue Saint Exupéry - Route de Revel
Entre le pont des Demoiselles et le Périphérique
Avis 2 Pieds 2 Roues sur la consultation relative à la proposition d’aménagement cyclable avenue de St-Exupéry et route de Revel et au tracé du REV11
2P2R dont le but est le développement de la marche à pied et du vélo comme modes de déplacements dans l'agglomération toulousaine s’oppose catégoriquement aux propositions d’aménagement cyclable de l’av. de St-Exupéry et de la rte de Revel telles que proposées ainsi qu’au tracé du REV11 qui en résulte.
Nous rappelons que les enjeux en termes de mobilité sont importants sur cet axe majeur de l’est toulousain. Axe sur lequel se trouvent deux cœurs de quartier commerçants, des établissements publics, support du Linéo9, très fréquenté aujourd’hui par la circulation automobile (> 9000 véhicules/jour), largement plébiscité par ses habitants et l’ensemble des toulousains pour l’usage et le développement du vélo puisque l’idée « Piste cyclable av. St-Exupéry » est arrivée en tête des projets de la consultation citoyenne « Mes idées pour mon quartier » et que par ailleurs l’axe av. de St Exupéry – Rte de Revel a été identifié comme support d’un axe REV dans le schéma directeur cyclable d’agglomération, tout comme l’av. Jean Rieux. Aujourd'hui, sans aménagement, plus de 1500 cyclistes/jour empruntent chacune de ces rues.A travers ce document nous souhaitons exposer les raisons qui nous amènent à donner un avis défavorable au projet.
1. 2P2R dénonce la méthodologie qui conduit à cette proposition
a. L’absence d’étude d’un plan de circulation a minima à l’échelle du quartier
Les collectivités affichent en réunion publique une volonté forte de vouloir augmenter la part modale du vélo pour décarboner, décongestionner avec des moyens financiers ambitieux. Or la vision très sectorisée qui a conduit à la proposition d’aménagement de l’av. de St-Exupéry n’est absolument pas satisfaisante, il nous semble indispensable d’avoir une réflexion plus globale.
Le guide des aménagements cyclables en cours de rédaction par Tisséo confirme que la mise en œuvre d’aménagements isolés ne suffit pas pour encourager la pratique du vélo et qu’il est fondamental, afin de garantir le report modal d’une partie de la population en faveur du vélo, de constituer un réseau cohérent, continu et hiérarchisé à l’échelle du territoire de l’agglomération toulousaine dont le préalable est la création d’un plan de circulation favorable aux vélos.
Or la proposition d’aménagement sur l’axe de l’av. St-Exupéry n’est l’aboutissement d’aucune réflexion de la sorte. Dans le cas de l’avenue de St-Exupéry cette étude d’un plan de circulation pourrait s’entendre a minima
- en prenant en compte les deux axes principaux du quartier à savoir l’av. Jean Rieux et l’av. St-Exupéry
- en intégrant la vision des déplacements dans les quartiers adjacents notamments vers et depuis l’av. Crampel et l’allée des Demoiselles
Il nous semble important que l’étude du plan de circulation intègre une projection du réseau des transports en commun qui prenne en compte la nouvelle ligne de métro et dans laquelle on pourrait imaginer que des rabattements vers les nouvelles stations soient optimisés et que de l’espace public soit libéré sur certains axes.
b. La prise en compte d’arguments contestables et dépassés
Il est selon nous inconcevable que cette possibilité soit exclue de fait par M. Esnault au motif que le métro provoque déjà beaucoup de travaux et perturbe la circulation et qu’elle soit (éventuellement) repoussée à une période postérieure à la fin de travaux du métro. Il nous paraît évident au contraire qu’il vaut mieux concentrer le maximum de travaux sur le même temps afin d’avoir un aménagement entièrement définitif avec le métro plutôt que d’avoir à engager à nouveau des travaux et recréer des perturbations. Par ailleurs, nous pensons que les travaux sont une opportunité pour favoriser le report modal de la voiture vers le vélo et que disposer d’aménagements qualitatifs à la fin des travaux permettra de pérenniser cette pratique.
Par ailleurs, la vision “no parking no business” avancée par un commerçant en réunion publique et qui guide les aménagements proposés est dépassée. Ce dogme, vieux de 70 ans, issu de grands principes théoriques dédiés à la grande distribution, est en rupture entre la certitude des commerçants et la réalité des consommateurs et il est inadapté à un axe commerçant d’un cœur de quartier comme l’av. de St-Exupéry. Les études et les exemples sont nombreux qui montrent que des mesures mises en place qui rendent plus attractifs les transports en commun et qui favorisent - en les sécurisant - les déplacements à pied ou à vélo revitalisent les quartiers d’un point de vue commercial.
Nous rappelons que les enjeux en termes de mobilité sont importants sur cet axe majeur de l’est toulousain. Axe sur lequel se trouvent deux cœurs de quartier commerçants, des établissements publics, support du Linéo9, très fréquenté aujourd’hui par la circulation automobile (> 9000 véhicules/jour), largement plébiscité par ses habitants et l’ensemble des toulousains pour l’usage et le développement du vélo puisque l’idée « Piste cyclable av. St-Exupéry » est arrivée en tête des projets de la consultation citoyenne « Mes idées pour mon quartier » et que par ailleurs l’axe av. de St Exupéry – Rte de Revel a été identifié comme support d’un axe REV dans le schéma directeur cyclable d’agglomération, tout comme l’av. Jean Rieux. Aujourd'hui, sans aménagement, plus de 1500 cyclistes/jour empruntent chacune de ces rues.A travers ce document nous souhaitons exposer les raisons qui nous amènent à donner un avis défavorable au projet.
1. 2P2R dénonce la méthodologie qui conduit à cette proposition
a. L’absence d’étude d’un plan de circulation a minima à l’échelle du quartier
Les collectivités affichent en réunion publique une volonté forte de vouloir augmenter la part modale du vélo pour décarboner, décongestionner avec des moyens financiers ambitieux. Or la vision très sectorisée qui a conduit à la proposition d’aménagement de l’av. de St-Exupéry n’est absolument pas satisfaisante, il nous semble indispensable d’avoir une réflexion plus globale.
Le guide des aménagements cyclables en cours de rédaction par Tisséo confirme que la mise en œuvre d’aménagements isolés ne suffit pas pour encourager la pratique du vélo et qu’il est fondamental, afin de garantir le report modal d’une partie de la population en faveur du vélo, de constituer un réseau cohérent, continu et hiérarchisé à l’échelle du territoire de l’agglomération toulousaine dont le préalable est la création d’un plan de circulation favorable aux vélos.
Or la proposition d’aménagement sur l’axe de l’av. St-Exupéry n’est l’aboutissement d’aucune réflexion de la sorte. Dans le cas de l’avenue de St-Exupéry cette étude d’un plan de circulation pourrait s’entendre a minima
- en prenant en compte les deux axes principaux du quartier à savoir l’av. Jean Rieux et l’av. St-Exupéry
- en intégrant la vision des déplacements dans les quartiers adjacents notamments vers et depuis l’av. Crampel et l’allée des Demoiselles
Il nous semble important que l’étude du plan de circulation intègre une projection du réseau des transports en commun qui prenne en compte la nouvelle ligne de métro et dans laquelle on pourrait imaginer que des rabattements vers les nouvelles stations soient optimisés et que de l’espace public soit libéré sur certains axes.
b. La prise en compte d’arguments contestables et dépassés
Il est selon nous inconcevable que cette possibilité soit exclue de fait par M. Esnault au motif que le métro provoque déjà beaucoup de travaux et perturbe la circulation et qu’elle soit (éventuellement) repoussée à une période postérieure à la fin de travaux du métro. Il nous paraît évident au contraire qu’il vaut mieux concentrer le maximum de travaux sur le même temps afin d’avoir un aménagement entièrement définitif avec le métro plutôt que d’avoir à engager à nouveau des travaux et recréer des perturbations. Par ailleurs, nous pensons que les travaux sont une opportunité pour favoriser le report modal de la voiture vers le vélo et que disposer d’aménagements qualitatifs à la fin des travaux permettra de pérenniser cette pratique.
Par ailleurs, la vision “no parking no business” avancée par un commerçant en réunion publique et qui guide les aménagements proposés est dépassée. Ce dogme, vieux de 70 ans, issu de grands principes théoriques dédiés à la grande distribution, est en rupture entre la certitude des commerçants et la réalité des consommateurs et il est inadapté à un axe commerçant d’un cœur de quartier comme l’av. de St-Exupéry. Les études et les exemples sont nombreux qui montrent que des mesures mises en place qui rendent plus attractifs les transports en commun et qui favorisent - en les sécurisant - les déplacements à pied ou à vélo revitalisent les quartiers d’un point de vue commercial.
2. 2P2R dénonce la qualité des aménagements proposés au regard des enjeux énoncés
Dans le schéma directeur cyclable l’av. de St-Exupéry est le support pour le REV11. Le dernier document de l’AUAT révèle des comptages cyclistes importants sur l’av. de St-Exupéry. Cet axe très emprunté par les cyclistes doit être équipé d’un REV. La solution proposée qui consiste à dévier le REV en bifurquant sur la piste des géants nous semble inacceptable :
- le nouveau tracé qui propose un temps de parcours allongé de 40% ne sera pas emprunté par les usagers de l’av. de Saint-Exupéry ni de Jean Rieux
- le tracé débouche sur la VVV du canal aujourd’hui déjà saturée et qui aura beaucoup de mal à absorber du trafic supplémentaire. A notre connaissance aucune étude pour augmenter sa capacité n’est lancée.
Le report modal ne peut se faire qu’au moyen d’aménagements sécurisés c’est-à-dire séparés du trafic et avec des intersections protégées. Une bande cyclable et une CVCB n’en sont pas. Concernant les CVCB le CEREMA recommande qu’ils ne soient réalisés que sur des voies à faible trafic (ou trafic pendulaire) : < 4000 voire 5000 vl / j et sur des voies à vitesses limitées entre 30 et 50 km/h. Les comptages de 9103 v/j sur l’av. de St-Exupéry dépassent largement ce seuil. Nous rejetons donc cette proposition d’aménagement qui n’est pas conforme. Nous en profitons au passage pour suggérer l’idée de passer l’av. de St Exupéry en zone 30 dans le code de la rue car un trafic automobile apaisé contribue à sécuriser le vélo.
Sur l’ensemble de l’axe, les plans proposés ne permettent pas de juger de l’espace restant disponible pour les piétons. Il est évident que l’espace piéton doit être au minimum égal à l’espace réglementaire (1,4m de large sans obstacle). Il nous semble également indispensable que l’espace piétons soit plus large que l’espace cyclable, c’est une condition indispensable pour que la contiguïté espace piéton espace cyclable fonctionne sans conflit.
Le long de l’axe et dans la proposition qui est faite différents types d’”aménagements cyclables” se succèdent (bandes puis pistes puis bandes puis CVCB puis piste à nouveau ( ?) puis couloir de bus partagé). Cette absence de cohérence génère un manque de lisibilité qui n’est pas propice au report modal et à une circulation en toute sécurité.
L’éch. 18 et le pont des Demoiselles sont des points noirs avec des circulations complexes qui doivent être traitées avec beaucoup de soin pour sécuriser au maximum les cyclistes. Les propositions qui sont faites nous paraissent très floues et nous laissent penser que ce n’est pas du tout le cas.
Pour finir il nous semble indispensable qu’un projet d’aménagement du cœur de quartier de l’Ormeau soit travaillé en concertation avec les habitants et et les associations dans les meilleurs délais. C’est aussi l’aménagement de ce coeur de quartier qui pourrait guider le choix des aménagements cyclables sur les axes qui le desservent.
Dans le schéma directeur cyclable l’av. de St-Exupéry est le support pour le REV11. Le dernier document de l’AUAT révèle des comptages cyclistes importants sur l’av. de St-Exupéry. Cet axe très emprunté par les cyclistes doit être équipé d’un REV. La solution proposée qui consiste à dévier le REV en bifurquant sur la piste des géants nous semble inacceptable :
- le nouveau tracé qui propose un temps de parcours allongé de 40% ne sera pas emprunté par les usagers de l’av. de Saint-Exupéry ni de Jean Rieux
- le tracé débouche sur la VVV du canal aujourd’hui déjà saturée et qui aura beaucoup de mal à absorber du trafic supplémentaire. A notre connaissance aucune étude pour augmenter sa capacité n’est lancée.
Le report modal ne peut se faire qu’au moyen d’aménagements sécurisés c’est-à-dire séparés du trafic et avec des intersections protégées. Une bande cyclable et une CVCB n’en sont pas. Concernant les CVCB le CEREMA recommande qu’ils ne soient réalisés que sur des voies à faible trafic (ou trafic pendulaire) : < 4000 voire 5000 vl / j et sur des voies à vitesses limitées entre 30 et 50 km/h. Les comptages de 9103 v/j sur l’av. de St-Exupéry dépassent largement ce seuil. Nous rejetons donc cette proposition d’aménagement qui n’est pas conforme. Nous en profitons au passage pour suggérer l’idée de passer l’av. de St Exupéry en zone 30 dans le code de la rue car un trafic automobile apaisé contribue à sécuriser le vélo.
Sur l’ensemble de l’axe, les plans proposés ne permettent pas de juger de l’espace restant disponible pour les piétons. Il est évident que l’espace piéton doit être au minimum égal à l’espace réglementaire (1,4m de large sans obstacle). Il nous semble également indispensable que l’espace piétons soit plus large que l’espace cyclable, c’est une condition indispensable pour que la contiguïté espace piéton espace cyclable fonctionne sans conflit.
Le long de l’axe et dans la proposition qui est faite différents types d’”aménagements cyclables” se succèdent (bandes puis pistes puis bandes puis CVCB puis piste à nouveau ( ?) puis couloir de bus partagé). Cette absence de cohérence génère un manque de lisibilité qui n’est pas propice au report modal et à une circulation en toute sécurité.
L’éch. 18 et le pont des Demoiselles sont des points noirs avec des circulations complexes qui doivent être traitées avec beaucoup de soin pour sécuriser au maximum les cyclistes. Les propositions qui sont faites nous paraissent très floues et nous laissent penser que ce n’est pas du tout le cas.
Pour finir il nous semble indispensable qu’un projet d’aménagement du cœur de quartier de l’Ormeau soit travaillé en concertation avec les habitants et et les associations dans les meilleurs délais. C’est aussi l’aménagement de ce coeur de quartier qui pourrait guider le choix des aménagements cyclables sur les axes qui le desservent.
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