Aménagement cyclable : Avenue Saint Exupéry - Route de Revel
Entre le pont des Demoiselles et le Périphérique
Restons pragmatiques, évitons d'opposer les usages, et protégeons l'économie.
Aujourd'hui, mis à part un embryon de voie peint au sol vers le pont des Demoiselles, rien n'existe pour les cyclistes. Tout aménagement supplémentaire, en visant la meilleure sécurité possible des cyclistes compte tenu de la configuration de l'avenue, sera un progrès pour les cyclistes, et pour les autres usagers (qui représentent une écrasante majorité, à ce jour).
La configuration de l'avenue ne permet pas de réaliser des pistes normalisées. Viser la réalisation de voies cyclables les plus proches possible de ces pistes cyclables normalisées, n'est peut-être pas la bonne stratégie. Le mieux est, souvent, l'ennemi du bien.
Dans les options présentées, nous ne voyons pas de piste cyclable à deux sens de circulation, positionnée sur un seul coté de l'avenue. Ce type de piste bidirectionnelle existe en de multiples endroits à Toulouse et ailleurs. Elle présente l'avantage d'une largeur plus modeste (que le cumul de deux pistes unidirectionnelles) sans trop pénaliser la facilité de croisement des cyclistes. Soit dit en passant, un croisement plus "serré" pousse les cyclistes à ralentir et augment de facto la sécurité, à fortiori sur une avenue en pente. Je suis cycliste, j'ai expérimenté le croisement "à fond" et le croisement "mains sur les freins", ça n'a rien à voir. Je suis aussi piéton, automobiliste, et motard. Les "jobards" existent à proportions égales dans toutes ces catégories.
La piste bidirectionnelle permet de laisser l'autre coté de l'avenue disponible pour le stationnement et pour les piétons avec des trottoirs plus larges (poussettes souvent pénalisées, fauteuils roulants exclus aujourd'hui dans beaucoup de zones de l'avenue).
L'économie doit être préservée, tout impact négatif des pistes cyclables sur l'activité est à proscrire par principe. Le stationnement des voitures, les aires de livraison sont des leviers de l'activité commerciale. L'idée que les cyclistes pourraient remplacer les automobilistes et piétons auprès des commerçants est fausse. Qui a déjà fait ses courses à vélo, sait qu'il est très compliqué de transporter un panier, un cabas, un chariot sur un vélo. Et combien de vélo-cargos pour 100 vélos classiques. 5% des 5% de la fréquentation cycliste de l'avenue ? Combien de vélos garés devant des commerces, leurs propriétaires faisant leurs emplettes à l'intérieur ?
L'avenue St Exupéry est un très beau symbole de l'activité commerciale comme structurante majeure d'un quartier. Une étude d'impact nous semble nécessaire et ses résultats doivent être rendus publics.
Oui sans réserve aucune à l'accès sécurisé des cyclistes sur l'avenue, oui à une piste balisée, protégée, reconnue, respectée.
Non au bouleversement précipité des pratiques de vie de l'écrasante majorité (trop silencieuse) des usagers de l'avenue. Pratiques qui ont fait depuis des décennies de l'avenue St Exupéry une des plus vivantes et chaleureuses de Toulouse.
Soyons modestes, améliorons, expérimentons, recommençons.
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