Mobilité : Projet Jonction Est
Un maillon fort des déplacements dans l’Est de la Métropole
Changements sur "Avis du pôle Vélo du CSE Airbus DS Toulouse CONTRE le projet routier Jonction Est et POUR projet alternatif à la voiture"
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- +{"fr"=>"Réponse du pôle Vélo du CSE Airbus DS Toulouse à la concertation Jonction Est"}
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- +["Nous sommes le pôle VELO du CSE d’Airbus DS Toulouse (noté ADS par la suite). ADS Toulouse représente environ 5000 salariés sur le Sud Est de Toulouse répartis sur 3 sites : Palays le plus important et Astrolabe, Geo 2 sites plus petits près du canal. Notre objectif est de promouvoir les trajets domicile-travail en vélo ou trottinette. Nous publions une lettre d’information interne à destination d’environ 900 cyclistes travaillant sur les sites.\nNB: En PJ Réponse complète avec Annexe \n\nNotre réponse au Dossier de Concertation de la Jonction Est se divise en 3 chapitres:\n1)\tInformations manquantes ou nous semblant erronées\n2)\tPoints avec insuffisances\n3)\tPropositions d’améliorations \nPour plus de clarté, nous indiquons les pages du dossier de concertation auxquelles il est fait référence sous la forme Pxx, et nous référençons nos demandes de justification/précision sous la forme [Dmdeyy].\n\n1)\tInformations manquantes ou nous semblant erronées\n1.1)\tRéférences aux engagements européens et nationaux\nNous n’avons pas trouvé de justification du projet par rapport aux engagements suivants de niveau supérieur :\n-\tEngagement de l’UE de réduction du CO2 de 55% en 2030 par rapport à 1990\n-\tLoi LOM (Loi d’Orientation des Mobilités de décembre 2019)\n-\tLoi Climat et Résilience d’août 2021\n[Dmde00] Nous souhaitons des justifications sur les aspects suivants:\n-\tRéduction du CO2\n-\tArtificialisation des sols\n-\tAlternative à la voiture individuelle\n-\tAtteinte à la biodiversité\n\n1.2)\tRépartition modale des déplacements\nLes études de trafic (P10) sont indiquées être basées sur des comptages 2019.\nLe nombre de déplacements vélo est indiqué (P20) de 12500 en 2019 sur un total de 455000 déplacements soit 2,74% (cette part modale est aussi montrée graphiquement P19).\nL’observatoire de la Mobilité de l’Agence de l’Urbanisme de l’Agglomération Toulousaine (AuAT) indique dans leur étude des mobilités une part modale Vélo de 9,1% en 2018.\nA Airbus DS nous faisons des comptages réguliers des vélos, la part modale vélo en 2022 est entre 14% et 21% (hors trottinettes) selon saison et jour.\n[Dmde01] Nous demandons à avoir une justification du 2,74% de part modale vélo en 2019 retenue par le dossier.\nDe plus, à ADS Palays, nous avons constaté une baisse de 25% des véhicules entre 2019 et 2022 principalement expliqué par le télétravail et dans une moindre mesure par le report modal (vélo, covoiturage, Transports en Commun (noté TC par la suite)).\n[Dmde02] Nous demandons que l’étude de trafic prenne en considération ces évolutions et que l’historique de l’évolution soit conservé pour une meilleure vision des variations (trafic 2019 Pré COVID, 2022 post COVID, projection 2030 avec l’impact des limitations liées à ZFE). Un point de référence pris fin 2022/début 2023 pourra intéressant (impact de la crise énergétique).\n[Dmde03] Nous demandons à ce que l’étude de trafic indique clairement les hypothèses de parts modales avec ou sans jonction Est, une congestion du trafic voiture entrainant des reports vers les autres modes selon la littérature [1] pour peu que ceux-ci soient adaptés. \n\n Points avec insuffisances d’informations\n\n2.1) Abandon de la passerelle mode doux\nEn P11, cet abandon est justifié par la nouvelle emprise de travaux et les remblais supplémentaires.\nNous nous étonnons de cette justification car il nous semble que l’emprise de travaux ne serait guère augmentée et que les remblais d’une passerelle mode doux sont très faibles par rapport à un pont avec échangeur et une 2x2 voies sur 1200m.\nCela est à mettre en regard de la très faible attractivité d’une piste longeant une 2x2voies [2] et du croisement problématique non détaillé des flux vélo/voiture à l’arrivée sur la zone de la Grande Plaine, potentiellement accidentogène à l’instar du passage vélo au niveau de l’échangeur 18 ([3] Velobs 225). \n[Dmde04] Nous demandons à ce que cette nouvelle emprise et ces remblais supplémentaires soient quantifiés dans les 2 cas de figures : voie cyclable le long de la 2x2 voies avec aménagement pour traverser 4 voies automobiles au niveau de l’échangeur, et voie cyclable avec passerelle mode doux en propre. Pour la solution voie cyclable le long de la 2x2voies, nous demandons que soient clarifiées la mise en œuvre de l’arrivée sur la zone de la Grande Plaine et les traversées des voies automobiles au niveau de l’échangeur.\n\n2.2) Au cœur du maillage des voies vertes\nEn P17, dans le focus, le projet se réclame au cœur du maillage des voies vertes, projet ambitieux avec harmonie complète avec le réseau mode doux existant.\nNous constatons que la piste cyclable actuelle longeant la M16 (réalisée en août 2020 pour une part) sera coupée par la 2x2voies. A noter que cette piste semble être amenée à devenir la REV 3 et 12 (cf plan Réseau Express Velo P17, noté REV par la suite), dans ce cas un aménagement sera nécessaire pour respecter le cahier des charges des REV.\nNous remarquons aussi que le parcours sportif sera déplacé mais longera la 2x2 voies ce qui retire beaucoup de son intérêt pour la santé et l’agrément. A noter que ce parcours est utilisé par de nombreux coureurs d’ADS car accessible depuis le site Palays via la belle piste cyclable de l’Hers sans traversée de route à partir de la rue André Villet jouxtant ADS.\nNous convenons que le nouveau franchissement mode doux de la rocade est en soit positif mais limité par les fortes réserves d’attractivité vues précédemment.\n[Dmde05] Nous demandons que soit justifié concrètement « le cœur du maillage vert et l’harmonie complète avec le réseau mode doux existant ».\nA notre sens, il le détruit pour partie et offre un nouveau réseau mode doux d’un intérêt et attractivité faibles car en bordure d’un futur axe routier important (cf rapport GIEC [2]). \n\n2.3) Stationnement des voitures et circulation dans la zone de la Grande Plaine\nLe projet prévoit donc une augmentation du trafic voiture individuelle de 30% mais le problème du stationnement n’est pas évoqué. Ce trafic arrivera à la zone de la Grande Plaine qui offre déjà un stationnement difficile. De plus, n’y aura-t-il pas une congestion suite à ce trafic supplémentaire réduisant les gains annoncés?\n [Dmde06] Nous demandons à ce que le stationnement et l’absorption du trafic supplémentaire dans la zone de la Grande Plaine soient analysés. \n\n2.4) Projet ne générant pas de nouveaux déplacements routiers\nP20 le focus met en exergue cette assertion.\nSi le projet ne génère pas de nouveaux déplacements routiers, nous en déduisons que son utilité ne vaut que par l’absorption du nouveau trafic et les gains de temps espérés.\nLe nouveau trafic est estimé à +30% et les gains de temps espérés sont clairement indiqués P24 sur les différents parcours, ils sont en moyenne de 1,5mn.\nNous nous demandons si un tel projet justifie ces gains de temps somme toute assez faibles au regard de la congestion générale du réseau à Toulouse. Sur le périphérique ou sur les axes en ville les points de congestion sont souvent nettement supérieurs à 3mn en période de pointe (maximum de gain apporté par la Jonction Est) ! \n[Dmde07] Nous demandons à ce que des études ciblées soient réalisées sur les trajets s’écartant négativement de la moyenne, par exemple P24 flux 2 sens1-HPM (Saint Orens) et flux 5 sens 2-HPS (Fonsegrives)\nDe plus, le trafic a baissé sensiblement depuis la période Pre COVID lié principalement au télétravail. La gestion du télétravail pourrait même, à terme, être utilisée comme outil de régulation pour un étalement des heures de pointe.\n[Dmde08] Nous demandons à ce que les gains de temps, en plus des gains locaux présentés, soient évalués sur des trajets plus globaux, incluant les congestions provoquées par l’augmentation du trafic sur l’ensemble du trajet et incluant différents scénarios d’évolution du trafic.\n \n2)\tPropositions d’amélioration\nNos propositions d’amélioration visent à offrir une alternative à la voiture individuelle afin de réduire sa part modale, comme demandé par la loi Climat et Résilience, dans les domaines du vélo et transports en commun. Nous n’aborderons pas d’autres axes tels que le covoiturage et le télétravail qui peuvent avoir eux aussi des impacts importants.\nVoici nos propositions :\nDomaine Vélo :\n-\tune passerelle mode doux en site propre pour une attractivité pour les piétons et cyclistes. Elle sera particulièrement intéressante, par exemple pour les cyclistes sur la piste des Argoulets voulant rejoindre Montaudran (liaison Toulouse secteur Est-Montaudran). L’unique possibilité actuelle est de passer au niveau de l’échangeur 18 de la route de Revel, passage très dangereux (1 cycliste mort, un salarié ADS renversé sans gravité) qui pourrait de ce fait être évité.\n-\tla continuité de la piste cyclable longeant la M16 (partie des REV 3 et 12) offrant une liaison rapide entre Fonsegrives et Montaudran\n-\tLa continuité de la piste cyclable entre la piste longeant l’Hers au niveau de la route de Revel et la piste de l’aérodrome de Lasbordes très attractive pour la jonction cycliste Balma-Montaudran avec passage le long de l’Hers à l’ouest des magasins du 9 avenue de la Marcaissonne (EVA, Giant,…) et ajout d’un pont sur la Marcaissonne\n-\tLe prolongement et la ramification du réseau REV vers l’Est en limite de TM : REV 3 et 12 après Fonsegrives ainsi que REV 6 après Montrabé ; seul secteur où les pistes REV ne vont pas en limite de TM ! A noter que la prolongation après Fonsegrives est demandé par nombre de salariés d’ADS (Aigrefeuille, Drémil, Lanta, Sainte Foy) car la M18 (route de la Saune) est extrêmement dangereuse ( [3] Velobs 3309 : 1 jeune drémilois mort en 2 roues lors d’un choc frontal avec un véhicule en dépassement, un salarié ADS projeté violemment dans le fossé (miraculé aux dires des pompiers, blessé sans séquelles)). Cette route est, de ce fait, actuellement, quasiment non utilisée pour des trajets domicile-travail. \n-\tExtension de l’offre VeloToulouse sur le secteur\n-\tDes parkings Vélo sécurisés aux endroits stratégiques (par exemple à la future station l’Ormeau de la 3ème ligne)\n-\tLa résorption des points noirs Vélo dangereux (par exemple Velobs 2942 [3] près d’ADS prévu et attendu depuis l’ouverture de la LMSE en mars 2013 !)\n-\tAides à la réalisation d’infrastructures vestiaires/douches/parkings vélo dans la zone de la Grande Plaine. Ce type d’infrastructures (difficiles à mettre en place pour des PME) est primordial pour permettre le report modal vers le vélo comme le montre la part modale vélo d’ADS où nous bénéficions d’infrastructures de qualité.\nDomaine TC :\n-\tBon cadencement de la future ligne de bus lineo L12 dans la rue Marcel Dassault\n-\tInterconnexion efficace des lineo L1, L9, L12 permettant des liaisons TC rapides sur le secteur Est et désengorgeant la zone de la Grande Plaine\n-\tRabattement efficace de la 3ème ligne de métro (station l’Ormeau sur la zone de la Grande Plaine) avec les lineo\n-\tParking Relais pour connexion avec TC en périphérie (Fonsgrives, Saint Orens) et ainsi limiter le trafic voiture\n\n3)\tConclusion\nPour les raisons évoquées ci-dessus, nous pensons que ce projet Jonction Est doit être entièrement repensé et ré-imaginé au vu des défis, des engagements et des paramètres actuels et futurs, qui ne sont plus ceux pris en compte dans le dossier.\nLes raisons principales sont l’absence de cadrage par rapport aux engagements européens et nationaux, le manque de justification de choix effectués (Rejet passerelle mode doux en site propre, réduction espaces verts), les études réalisées avec des données obsolètes sans tenir compte des évolutions récentes de la mobilité (COVID, crise énergétique, ZFE) et enfin des projections donnant la priorité à la voiture individuelle pour un tel aménagement de long terme sans tirer pleinement parti des développements futurs (extension ZFE, 3ème ligne métro, vélo, covoiturage, télétravail).\nDe plus, nous nous interrogeons sur le risque que ce projet soit épinglé par la justice au titre de la condamnation en cours de l’état français « l’Affaire du siècle » pour préjudice écologique causé par le non-respect de ses engagements climatiques.\nNous pensons qu’un tel projet routier obèrerait la dynamique d’évolution des modes de transports alternatifs à la voiture individuelle en cours à Toulouse, boostée par le COVID et la crise énergétique.\nNous pensons que ce projet coûteux et monolithique est mal adapté aux crises diverses que le monde traverse. A titre d’exemple, le coût de l’ensemble du réseau REV irriguant tout Toulouse est estimé du même ordre de grandeur que le seul projet Jonction Est, tout en offrant des capacités de résilience plus élevées ([1] ; [2] (GIEC)).\nNous pensons de plus qu’un tel projet routier écornerait au niveau national l’image de Toulouse. Ce projet présente une solution de mobilité passéiste et tourne le dos au défi climatique et aux enjeux des prochaines décennies alors que de nombreuses grandes villes françaises s’orientent résolument vers une mobilité durable (Paris, Lyon, Bordeaux, …).\nNotre ambition est que Toulouse s’engage plus fermement dans le défi climatique en s’appuyant entre autre sur une politique cyclable plus ambitieuse susceptible de placer Toulouse dans les meilleures grandes villes du baromètre des villes cyclables (en 2022 Toulouse a été classé comme climat « plutôt défavorable au vélo ») afin d’offrir la meilleure qualité de vie alliant dynamisme, responsabilité face aux enjeux et respect de l’environnement.\nPour l’ensemble de ces raisons, nous pensons que ce projet routier Jonction Est n’est pas adapté à la mobilité à venir de l’Est Toulousain.\nNous pensons que la réalisation de la seule passerelle mode doux en propre associée à un ensemble de mesures favorisant les déplacements alternatifs à la voiture doit pouvoir répondre de façon durable, efficiente et résiliente à ce besoin avec un investissement moindre, tout en respectant le cadre européen et national ainsi que la qualité de vie des riverains (flux voiture réduit, maillage espaces verts Limayrac/Ribaute et biodiversité préservée).\nNous avons suggéré un ensemble de mesures dans ce sens et espérons qu’elles sauront retenir l’attention des aménageurs pour la réactualisation du dossier.\n\nPour le pôle VELO du CSE Airbus DS Toulouse (section de l’Univers EDDT)\n10 signataires : RCH ; FDG ; CID ; NKO ;MLC ;MME ;LPE ;EPA ;VSA ;ETH\nPour Univers EDDT : « Environnement, Développement Durable et Transports » du CSE Airbus DS Toulouse\nMLE Responsable de l’Univers\n\n\nBibliographie :\n[1] Les transports face au défi de la transition énergétique. Explorations entre passé et avenir, technologie et sobriété, accélération et ralentissement. Aurélien Bigo 2020 Thèse de doctorat de l’Institut Polytechnique de Paris\n[2] Le vélo dans le 6ème rapport du GIEC Compilé par Gonéri Le Cozannet et Valérie Masson-Delmotte 2022\n[3] Carte des points noirs Velo à Toulouse https://velobs.2p2r.org/\n[4] Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone. The Shift Project"]
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29/09/2022 23:37