Blagnac - Expérimentation de sens uniques sur les boulevards Pons et Firmin, en centre-ville
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La vie est belle au centre de Blagnac
Retirée
Jâaime beaucoup le vieux centre de Blagnac, dâailleurs jây habite ! jâachĂšte ma viande chez Denis, mon pain chez Suzanne, mon vin chez Jean. Et aussi mes boxers chez Sylvie, mon journal chez Jean-Denis (il nâest plus lĂ mais câest encore chez lui), mes glaces chez Barelle. HervĂ© me coupe les cheveux, mais quelquefois câest Bernard de chez Didier, mais pas le Didier de Florence qui vendait des fruits et lĂ©gumes. Quand je nâai besoin de rien je vais chez Fabrice et Sylvie, on y trouve de tout. Jâadore le pad-thaĂŻ servi chez Antonin, les terrasses du boulevard, les brochettes de Florent et jâen passe. (Au passage, le centre de Blagnac ne se limite pas Ă un pool de restaurant, contrairement Ă ce que laisse penser la communication du projet ! )Un vrai tissu social me direz-vous (mais ce nâest pas ce qui vous intĂ©resse), dâautant que je bavarde aussi avec les anciens, Charly, Françoise ou Guy pour ne citer quâeux. Et encore, il mâarrive de faire des animations bĂ©nĂ©voles Ă lâEspace Senior ou au Centre AĂ©rĂ© des PrĂ©s. Bref une vie paisible de retraitĂ©. Oui mais voilĂ , lundi 22 avril, jâai assistĂ© Ă une rĂ©union publique ubuesque sur lâamĂ©nagement du vieux centre, qui envisage « dâapaiser » le centre et jâai compris que je faisais partie dâune catĂ©gorie de Blagnacais tout Ă fait indĂ©sirable : les rĂ©sidents, ces nuisibles qui voudraient garer leur vĂ©hicule Ă 2 pas de chez eux. Pas de place pour eux au parking du centre en journĂ©e, cela rĂ©duirait bien trop la capacitĂ© dâaccueil aux heures de pointe quand les ronds de cuir des sociĂ©tĂ©s de services viennent se restaurer, ceux-lĂ mĂȘme quâon ne veut plus voir Ă 17h00 quand ils quittent leur bureau pour rejoindre leur domicile, cherchez lâerreur. MaĂźtre- mot : le turn-over, on va augmenter le nombre de places en arrĂȘt-minute et Ă©tendre la zone bleue. Mais oĂč vont se garer les rĂ©sidents du centre-ville ? « Vous nâavez quâĂ marcher ! » objecta Mr le Maire Ă une habitante inquiĂšte. Ben voyons ! les Ă©lus quant Ă eux ont un accĂšs aux parking du centre, la majoritĂ© d'entre eux n'y habitant pas, mais ne voyez pas lĂ un quelconque privilĂšge, tout juste une tradition d'ordre pratique. Jâai pris Ă©galement un petit cours de sĂ©mantique quand Mr Le Maire a expliquĂ© que les observations de terrain Ă©taient purement subjectives, tandis que les relevĂ©s et projections thĂ©oriques relevaient de la plus pure objectivitĂ©. Ătonnant non ? aurait dit lâami Pierre. Jâai appris encore plein dâautres choses en observant les sens uniques envisagĂ©s, si favorables aux restaurateurs dont on nâose penser quâils en aient Ă©tĂ© les instigateurs ; en tous cas, si ça ne rĂ©sout pas les problĂšmes, ça va les dĂ©placer et peut-ĂȘtre les accroitre, en tĂ©moignent les 1Ăšres observations faites au bout de quelques jours. Sans rire, jâespĂšre que la mairie nâa pas ouvert sa tirelire (alimentĂ©e pour partie par nos sous) pour payer un cabinet de consultants capable de pondre un tel projet. Pour ma part, dĂ©sormais indĂ©sirable et stigmatisĂ©, je suis sur le cul de constater combien les Ă©lus municipaux se contrefoutent de certains de leurs administrĂ©s. Câest quoi leurs rĂ©elles motivations ? La communication qui est faite semble donner quelques pistes, tant la part belle est faite aux restaurateurs. Ces derniers sont-ils dĂ©sormais les vrais patrons de la ville ?
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