Mobilité : Projet Jonction Est
Un maillon fort des déplacements dans l’Est de la Métropole
Un projet inutile et destructeur qui ignore toute nécessité de transition
Habitant du quartier de l’Ormeau à Toulouse, je connais les difficultés de circulation du sud-est de Toulouse et des communes limitrophes, singulièrement les encombrements routiers que connaissent, certains jours en heures de pointe, les deux échangeurs de Lasbordes et de Montaudran ainsi que les principaux axes de circulation de ce territoire. Ces difficultés appellent évidemment solutions mais il est clair qu’en dépit des ambitions affichées, la « jonction Est » n’en est certainement pas une.
A la lecture du dossier de concertation, on constate en effet que contrairement à ce que pourrait laisser penser une habile utilisation des valeurs relatives et des couleurs, la réalisation de ce projet ne se traduira par aucune amélioration significative de nos conditions de déplacement. Sur la quasi-totalité des axes, le trafic, jonction Est réalisée, sera en 2030 supérieur à ce qu’il était en 2019 et les temps de trajet se dégraderont. Selon les données du dossier de concertation, on mettra par exemple 6 minutes de plus pour aller le matin de Fonsegrives à la rocade sud ou encore 4 minutes de plus pour aller de l’A620 à Saint-Orens le soir (1) .
Certes me dira-t-on, mais ce sera mieux que si c’était pire. Cela reste à voir. Il ne faut pas négliger en effet une donnée essentielle du problème : la rocade.
De fait, comme le mettait en exergue Toulouse Métropole dans le Pacte Urbain Marcaissonne-Malepère-Saune (2) , la fluidité du réseau de ce territoire « dépend de la saturation de la rocade. En heure de pointe, les équilibres sont précaires et au moindre incident sur la rocade, des ralentissements sont à prévoir sur le réseau à proximité ». Or, les incidents, quelle qu’en soit la cause, sont nombreux.
Sur ce point, l’Autorité de Régulation des Transports nous apprenait d’ailleurs dès 2017 que, selon le dossier relatif à la « jonction Est » présenté par la société ASF, « la création de ce nouveau diffuseur conduirait à accroître la congestion de la rocade »(3) . Que faut-il en conclure ? Serait-il possible qu’on envisage d’investir 80 millions d’euros, voire plus, dans des infrastructures qui ne feraient qu’aggraver le problème qu’elles sont censées résoudre ?
En toute hypothèse, la facture est lourde pour un équipement qui, au mieux, ne fera que ralentir très légèrement la dégradation de la circulation automobile sur son territoire d’influence et retarder d’autant la construction de solutions pour une mobilité soutenable.
Quand on considère de surcroit que la réalisation de la « jonction Est » provoquerait la destruction et l’artificialisation de 20 hectares d’espaces naturels et agricoles, porterait atteinte à la biodiversité de cette zone et à des continuités écologiques majeures pour la métropole (4) , renforcerait la pollution atmosphérique de même que les nuisances sonores à proximité et dégraderait une zone et des voies vertes très utilisées et appréciées par la population, la cause est entendue.
De tout point de vue, le projet de « jonction Est » est une aberration et doit être abandonné. Toulouse-Métropole a sans doute bien mieux à faire, à commencer par la facilitation-sécurisation des modes de déplacement actifs et le développement de l’offre de transports collectifs. Mais plus fondamentalement, c’est bien à la définition et à la mise en œuvre d’un urbanisme de la proximité et de la mobilité douce qu’il faut désormais travailler.
Certes me dira-t-on, mais ce sera mieux que si c’était pire. Cela reste à voir. Il ne faut pas négliger en effet une donnée essentielle du problème : la rocade.
De fait, comme le mettait en exergue Toulouse Métropole dans le Pacte Urbain Marcaissonne-Malepère-Saune (2) , la fluidité du réseau de ce territoire « dépend de la saturation de la rocade. En heure de pointe, les équilibres sont précaires et au moindre incident sur la rocade, des ralentissements sont à prévoir sur le réseau à proximité ». Or, les incidents, quelle qu’en soit la cause, sont nombreux.
Sur ce point, l’Autorité de Régulation des Transports nous apprenait d’ailleurs dès 2017 que, selon le dossier relatif à la « jonction Est » présenté par la société ASF, « la création de ce nouveau diffuseur conduirait à accroître la congestion de la rocade »(3) . Que faut-il en conclure ? Serait-il possible qu’on envisage d’investir 80 millions d’euros, voire plus, dans des infrastructures qui ne feraient qu’aggraver le problème qu’elles sont censées résoudre ?
En toute hypothèse, la facture est lourde pour un équipement qui, au mieux, ne fera que ralentir très légèrement la dégradation de la circulation automobile sur son territoire d’influence et retarder d’autant la construction de solutions pour une mobilité soutenable.
Quand on considère de surcroit que la réalisation de la « jonction Est » provoquerait la destruction et l’artificialisation de 20 hectares d’espaces naturels et agricoles, porterait atteinte à la biodiversité de cette zone et à des continuités écologiques majeures pour la métropole (4) , renforcerait la pollution atmosphérique de même que les nuisances sonores à proximité et dégraderait une zone et des voies vertes très utilisées et appréciées par la population, la cause est entendue.
De tout point de vue, le projet de « jonction Est » est une aberration et doit être abandonné. Toulouse-Métropole a sans doute bien mieux à faire, à commencer par la facilitation-sécurisation des modes de déplacement actifs et le développement de l’offre de transports collectifs. Mais plus fondamentalement, c’est bien à la définition et à la mise en œuvre d’un urbanisme de la proximité et de la mobilité douce qu’il faut désormais travailler.
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(1) En fait, sur les 27 itinéraires pris en exemples dans le dossier de concertation, 4 seulement bénéficieraient de temps de trajet légèrement améliorés (de 30 secondes à 1minute 30s), 5 seraient sans changement et 18 souffriraient de dégradation (de 30 secondes à 7 minutes 3O secondes).
(2) Pacte Urbain - Périmètre de cohérence urbanisme-mobilité Secteur Marcaissonne - Malepère - Saune – page 40 - Toulouse Métropole - Mai 2018.
(3) Cf. ARAFER - Avis n° 2017-051 du 14 juin 2017 – page 9/30.
(4) Celles de l’Hers et de la Saune notamment.
(2) Pacte Urbain - Périmètre de cohérence urbanisme-mobilité Secteur Marcaissonne - Malepère - Saune – page 40 - Toulouse Métropole - Mai 2018.
(3) Cf. ARAFER - Avis n° 2017-051 du 14 juin 2017 – page 9/30.
(4) Celles de l’Hers et de la Saune notamment.
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