Mobilité : Projet Jonction Est
Un maillon fort des déplacements dans l’Est de la Métropole
Un non-sens écologique à rebours de l’histoire
Ce projet est un total non-sens. On compte plusieurs dizaines de milliers de mort prématurés par an à cause de la pollution. La qualité de l’air à Toulouse est exceptionnellement mauvaise, et les taux de dioxydes d’azotes sont supérieurs aux limites légales. Les canicules s’enchaînent, la sécheresse s’installe, l’urgence climatique est là. Mais Toulouse Métropole se cache les yeux, se bouche les oreilles, et décide de relancer un vieux projet routier inutile. Cet échangeur est un désastre, et ce pour plusieurs raisons :
- Les sorties 17 (Labordes) et 18 (Route de Revel) se trouvent à 2.5 km l’une de l’autre. Il est absolument ridicule de pointer un manque d’infrastructure routière ici.
- Le gain de temps annoncé dans le dossier de concertation est de 2m30 au maximum en heure de pointe. La circulation sur certains axes sera cependant dégradée. Le gain annoncé est dérisoire pour un projet de cet ampleur. La notion de trafic induit est trop bien connue maintenant pour être ignorée.
- Le coût démentiel de 80M€ (annoncé). Pour cette somme, l’Est Toulousains pourrait bénéficier d’un investissement massif dans les transports en communs et les itinéraires cyclables sécurisés dont il a tellement besoin. Un report modal sur le vélo et les TEC décongestionnerai surement d’ailleurs beaucoup la rocade et le quartier. De combien ? Evidemment l’étude d’impact ne le dit pas.
- Les riverains vont voir leur qualité de vie considérablement dégradée. La dernière chose dont l’Est Toulousain à besoin est d’un nouvel aspirateur à bagnoles. Plus de bruit, plus de trafic (et donc plus de danger), plus de pollutions. La voie verte de l’Hers en particulier sera massacrée. Pour l’instant c’est un des rares axes cyclables sans discontinuités de plus de 2km, mais ce projet lui imposera une coupure par une 2x2 voies. Mais indépendamment d’une nouvelle discontinuité cyclable, c’est une perte considérable pour les promeneurs, joggeurs, flâneurs, qui apprécient (à juste titre) cet endroit. Il en est de même pour le Parc de la Saune et ses rives, coté Quint, qui seront défigurés.
- La justification des nouveaux quartiers en projet à l’Est ne tient pas debout. Ces quartiers seront très bien desservis par l’échangeur 18. En 2016, la justification était le besoin de desservir la clinique de la Croix du Sud alors en construction. Ouverte en 2019, force est de constater qu’elle se débrouille très bien sans bitume supplémentaire. L’idée de « mais ça va faire une piste cyclable pour passer le périf » est absolument ridicule. Pas besoin de 80M€ de béton pour cela. Le passage sécurisé du périf à l’Est est réclamé depuis des années par les riverains, et la mairie refuse de faire quoi que ce soit. Avancer l’idée de la « Jonction Est salvatrice », c’est prendre les Toulousains pour des imbéciles.
- Enfin, ce projet est un contre-sens historique. Alors que certaines grandes villes Européennes prennent enfin conscience qu’un changement de paradigme sur les mobilités est nécessaire pour une ville apaisée, moins polluée, moins chaude, et tout simplement plus vivable, Toulouse s’enfonce dans ce qui en fait désormais une ville déplaisante. Plus de voiture, plus de bitume, plus de GES, plus de NO2, n’est pas l’avenir. Il est temps de tourner la page des années 70 et de se mettre à la page. L’investissement doit être dans les transports en communs et les modes doux.
En résumé, un non-sens écologique à rebours de l’histoire et des besoins des Toulousains. Un beau gâchis. Espérons que la mairie ne cédera pas à la pression de Vinci.
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