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Frédéric Neupont : Commentaire au sujet de cette critique de Montalembert : « Toulouse m'a paru être la métropole et comme la patrie du vandalisme »
Habitant
Bonjour, cette contribution n'est pas une "proposition", mais un commentaire sur une critique qui revient encore parfois pour qualifier l'état du patrimoine architectural toulousain. En effet à ce sujet on cite parfois à charge une phrase de Montalembert tirée d'une lettre écriteà Victor Hugo en 1833 : « Toulouse m'a paru être la métropole et comme la patrie du vandalisme ». Il parlait bien sûr du vandalisme institutionnel (municipalité, Etat, Armée, parfois l'Eglise) qui a détruit ou dénaturé tant d'illustres monuments en France, surtout pendant et après la Révolution. Or en regardant dans le détail on réalise que de la liste dressée par Montalembert des monuments en question (qu'il qualifiait peut-être un peu hâtivement de "ruines"), la plupart ont été restaurés au cours du XXème siècle, et souvent plutôt fort bien, de sorte qu'il me semble abusif d'invoquer désormais cette référence pour (dis)qualifier la politique patrimoniale passée de Toulouse et la qualité de préservation de ses monuments. Voyons cela de plus près (mes commentaires sont en rouge) : ======================================== Toulouse m’a paru être la métropole et comme la patrie du vandalisme ; du moins n’en ai-je jamais vu tant d’exemples resserrés dans un si petit espace. D’abord le vandalisme destructeur de la révolution y a laissé des traces plus durables de son passage que partout ailleurs. Certes, à Paris, on a détruit absolument tout ce que l’on pouvait atteindre, et l’antique aspect de la ville gothique a été complètement effacé ; mais encore y a-t-il une sorte de pudeur à faire disparaître ce que l’on a profané, à en enlever jusqu’à la dernière pierre. Il en a été ainsi à Paris, où, sauf quelques rares exceptions, des maisons, des rues, des quartiers tout entiers ont surgi sur le site des anciens monumens. A Toulouse, au contraire, on a laissé debout, grandes, belles, presque intactes au dehors, les basiliques qu’on a outragées, comme pour perpétuer le souvenir du sacrilège. On peut être presque sûr, quand on voit de loin quelque construction grandiose du moyen âge, qu’elle n’offre de près qu’un spectacle de dévastation et de honte. Au premier abord, Toulouse présente l’aspect d’une de ces villes des paysages du quinzième siècle, dominées par une foule de clochers pyramidaux et d’immenses nefs, hautes et larges comme des tentes, plantées par une race de géans pour abriter leurs descendans affaiblis. On approche, on ne trouve qu’une ignoble écurie, un grenier à foin, un prétendu musée, d’où vous écarte en criant quelque grossier soldat. Toulouse n’en est pas moins une ville qui mérite au plus haut point l’intérêt et l’attention du voyageur, ne fût-ce qu’à cause du grand nombre de ruines qui la parent encore, et qui ont conservé au milieu de leur humiliation tant d’imposantes traces de leur antique beauté. Mais le sentiment le plus vif et le plus fréquent que leur vue doit exciter n’en est pas moins celui de l’indignation. Rien n’a été respecté, et l’on dirait qu’on a choisi avec une sorte de recherche les plus curieux monumens du passé pour les consacrer aux usages les plus vils.L’église des Cordeliers, bâtie au quatorzième siècle, célèbre par ses fresques, ses vitraux, par des bas-reliefs de Bachelier, élève de Michel-Ange, et l’un des meilleurs sculpteurs de la renaissance, par les tableaux d’Antoine Rivalz, par le tombeau du président Duranti, et sur tout par son caveau, qui avait la propriété de conserver les corps dans leur état naturel ; cette église a été complètement dépouillée et changée en magasin de fourrages. Ceux qui sont assez heureux pour y entrer par la protection de quelque palefrenier, peuvent encore admirer l’élévation et la hardiesse des voûtes, mais voilà tout. Les croisées ont été murées ; on a comblé le caveau où l’on avait montré pendant si long-temps un corps qu’on disait être celui de cette belle Paule, si renommée par sa beauté au temps de François Ier ; qui faisait naître une émeute à Toulouse lorsqu’elle se dérobait pendant trop long-temps aux regards du peuple, et qui fut condamnée par arrêt du parlement à se montrer en public au moins deux fois par semaine. => Eglise détruite en 1871 par un incendie, les magasins à fourrage de l'armée évoqués par Montalembert ayant pris feu. L’église des Jacobinsou Dominicains, à deux nefs d’une hauteur prodigieuse, si vantée dans toutes les anciennes descriptions de Toulouse, est complètement inaccessible aujourd’hui. Elle a été octroyée à l’artillerie qui a établi une écurie dans la partie inférieure, et distribué le reste en greniers et en chambres. On ne peut juger de son ancienne forme que par l’extérieur qui est en briques, et notamment par son admirable clocher étagé, qui a été épargné jusqu’à présent, et qui est le plus beau de Toulouse. Je vous fais observer en passant qu’une sorte de fatalité toute particulière semble s’attacher aux églises construites par les Dominicains, toujours d’un goût si simple, si pur, si régulier : elles sont partout choisies en premier lieu par les destructeurs. A Avignon, la belle église de Saint-Dominique, la plus célèbre de cette ville après la cathédrale, a été aussi métamorphosée en fonderie de canon. => Couvent superbement restauré tout au long du XXème siècle et de ce début de XXIème siècle. Des 4 grands couvents des ordres mendiants de Toulouse, 2 ont été détruits (Carmes et Cordeliers). Pertes regrettables, néanmoins s'il y en avait un à conserver, c'est bien celui-ci. Pour le sommet qu'il constitue dans l'art de bâtir du gothique languedocien, avec son clocher, sa colonnade et son palmier uniques au monde, pour son rôle historique dans les débuts de l'Université toulousaine (1229, une des plus anciennes d'Europe), et pour son rôle symbolique en tant qu'Eglise-mère de l'ordre dominicain, ordre né à Toulouse en 1215. L’église des Augustins, le troisième des grands monumens monastiques de Toulouse, a été transformée en musée. Le cloître attenant, qui est d’un caractère excellent, avec des arcades en ogives tréflées du quatorzième siècle, doit être disposé pour recevoir le musée de sculpture, qui se compose des débris les plus précieux de tombeaux et de bas-reliefs du moyen âge. Je ne pense pas qu’il se trouve en France de collection plus originale, plus nationale. On y remarque surtout les statues tumulaires des comtes de Comminges, des évêques et archevêques de Toulouse et de Narbonne, ainsi que de délicieuses madonnes en pierre et en bois. Il faut espérer que ces charmans morceaux, qui gisent aujourd’hui pêle-mêle dans le cloître, y seront bientôt disposés par ordre chronologique, et surtout que l’on ne fera aucun changement, aucune addition postiche au cloître qui, dans son état actuel, est du plus grand mérite. Malheureusement, le sort de l’église, destinée à recevoir les tableaux, n’est pas fait pour rassurer ; au moins fallait-il, en lui ôtant sa destination sacrée, lui laisser sa forme primitive, qui était d’un gothique élégant et simple. Mais les barbares transformateurs en ont jugé autrement ; il n’ont pas su comprendre tout ce qu’aurait de grandiose et de beau une pareille galerie : ils ont élevé le plancher à six pieds au-dessus de l’ancien niveau, ont substitué un plafond en plâtre à la voûte en ogive, construit une sorte de colonnade corinthienne à l’endroit du maître-autel, et, enfin, défoncé la rosace de la façade, dont les débris jonchent en ce moment la cour extérieure. => Là aussi très belle restauration au cours du XXème siècle. L'église a retrouvé son aspect typique du gothique languedocien. On peut toutefois déplorer la perte du réfectoire (remplacé par l'aile Darcy), lieu historique dans lequel avaient coutume de se réunir les Etats du Languedoc à l'époque où leur siège était tournant et pas encore fixé à Montpellier. Le plus curieux édifice religieux de Toulouse est sans contreditl’église de Saint-Sernin, qui a été achevée telle qu’on la voit aujourd’hui en 1097, Je la regarderais volontiers comme le modèle le plus complet du genre roman qui existe en France. Elle a la forme d’une croix latine extrêmement allongée ; son extérieur est très simple, et a cet air de forteresse qui distingue les églises de cette époque ; le clocher en étages successivement rétrécis, surmonté d’une flèche, et à fenêtres en ogive triangulaire, produit tout l’effet d’une pyramide. Malheureusement ce clocher et tout l’extérieur ont été victimes d’un ridicule badigeonnage qui a coûté 10,000 fr., tandis qu’on négligeait les réparations les plus urgentes. Le latéral du midi a deux portails également remarquables : le premier, précédé par une arcade de la renaissance, est très curieux par les sculptures de ses chapiteaux qui représentent le Massacre des Innocens, et autres sujets sacrés, dans le goût le plus primitif ; le second est plus grand et plus moderne : les chapiteaux des colonnes représentent les sept péchés capitaux. Dans une chapelle grillée, à côté de ce dernier portail, se trouvent les tombeaux de trois comtes de Toulouse du onzième siècle, trop dégradés pour offrir un très grand intérêt. L’intérieur de cette belle église a échappé aux badigeonneurs modernes, grâce au bon esprit de son ancien curé, comme je l’ai déjà raconté. Il serait à désirer que son successeur fût animé des mêmes dispositions ; on ne le verrait pas alors faire ouvrir, uniquement pour sa commodité particulière, une porte dans la chapelle de la croisée septentrionale, oh furent déposés les restes de Henri, duc de Montmorency, la plus noble victime de Richelieu. La triple nef, très longue et très étroite, offre une perspective d’une rare beauté ; la voûte, très haute, est parfaitement cintrée ; les grosses colonnes des arcades inférieures ont été équarriées et défigurées ; mais la galerie supérieure en plein cintre est excellente, ainsi que tout le chœur. Les boiseries des stalles, sculptées au seizième siècle, sont dignes d’être observées ; on y reconnaît l’esprit satirique et les passions violentes de cette époque ; dans l’une des stalles, on voit un porc assis dans une chaire, en rase campagne, avec cette inscription Calvin le porc preschant. Dans les chapelles du pourtour du chœur, il y a des châsses en bois qui sont de curieux modèles d’architecture ecclésiastique très ancienne : entre ces chapelles sont placées les statues des comtes et comtesses de Toulouse, qui ont été bienfaiteurs de cette église : plusieurs de ces statues sont d’une expression touchante, et toutes sont d’un très grand intérêt historique. Les peintures fort anciennes de la voûte du chœur représentent Notre-Seigneur entre les symboles des quatre évangélistes. Les cryptes de Saint-Sernin étaient célèbres par le nombre des reliques et la richesse des châsses qu’elles renfermaient avant la révolution. Elles ont été défigurées par une série de restaurations maladroites dès la fin du quinzième siècle, on avait substitué aux anciens pleins cintres des ogives surbaissées et écrasées, d’un très mauvais effet. A la révolution, le souterrain fut dévasté, et depuis, sans doute en guise de compensation, il a été remis à neuf et proprement repeint en diverses couleurs l’impression sombre et mystérieuse que devait produire ce sanctuaire ne peut donc exister que dans l’imagination. C’est absolument le même contresens qui révolte à l’église souterraine du Mont-Cassin, où reposent les cendres de saint Benoît. => Restauration d'importance, bien avancée mais pas encore finie. Ces propos de Montalembert ont été tenus avant les modifications de du Mège puis de Viollet-le-Duc, supprimées ensuite au cours du XXème siècle. La cathédrale de Saint-Étiennen’a jamais été achevée ; il n’y a de complet que son chœur, vraiment grandiose au dehors comme au dedans, orné de quelques beaux vitraux, mais que le cardinal de Joyeuse a surchargé au dix-septième siècle d’une sorte de jubé en forme de façade, à bas-reliefs et à arabesques de très mauvais goût. La nef, bâtie par Raymond VI, pendant qu’il était assiégé par Simon de Montfort, n’a aucune relation avec le chœur qui est d’une époque postérieure : elle a été destinée depuis à servir de collatéral ; mais ce projet a été abandonné, et on s’est contenté de lui donner une largeur tout-à-fait disproportionnée à sa hauteur, et qui ne lui permet toutefois d’arriver que jusqu’au tiers de la largeur du chœur, dont les deux autres tiers sont brusquement terminés par un mur de refend. On a été obligé de masquer par des rideaux cette bizarre anomalie. La façade et le clocher sont également irréguliers. => Sans doute ne devrait-on pas se plaindre de la bizarrerie et de la non finition de la cathédrale, puisqu'on a côte-à-côte sur ce seul monument la première expression du gothique languedocien (nef, vers 1210-1220) puis une version adaptée du gothique d'Île de France (choeur, vers 1271 au moment du rattachement de Toulouse à la Couronne). Un monument qui, même s'il n'entre pas dans les canons esthétiques habituels, est d'importance dans l'histoire de la ville et de la région car il reflète dans son architecture ce XIIIème siècle mouvementé si essentiel pour la Toulouse médiévale. On a ridiculement regratté et badigeonné les deux belles façades triangulaires à tourelles crénelées deNotre-Dame de la Dalbadeet de l’église du Taur. Celle-ci, bâtie, selon la tradition, sur le lieu où s’arrêta le taureau qui traînait le saint martyr Saturnin, patron de Toulouse, est remarquable par deux belles statues de saint François et de saint Dominique, de grandeur naturelle, nichées des deux côtés du portail, et comprises dans le blanchissage général. => L'église du Taur a depuis retrouvé son aspect d'origine, du moins extérieurement, avec son beau clocher-mur qui a fait école dans la région. Ala Dalbade, on a laissé, au milieu de la façade reblanchie, la couleur naturelle du temps à un charmant portail de la renaissance, où se trouve une statue de la sainte Vierge, avec ce distique : Chrestien, si mon amour est en ton cœur gravé, Ne difère en passant de me dire un ave. La nef large et hardie de cette église est défigurée par trois monstrueux autels à baldaquin qui en obstruent tout le fond. => Suite à l'écroulement de son clocher en 1926 la Dalbade est diminuée, mais son portail Renaissance est toujours là et son tympan vide a été orné d'une belle céramique de Gaston Virebent. ÀSaint-Nicolas, il y a un portail curieux et nu clocher à ogives triangulaires, qui a eu le même sort que celui de Saint-Sernin, dont il reproduit le type : il a été badigeonné en rose. => L'église a retrouvé son aspect extérieur d'origine, mais les sculptures du portail ont souffert. ANotre-Dame de Nazareth; chapelle assez écrasée du quatorzième siècle, il y a des vitraux d’un éclat surprenant ; je les crois les plus beaux de Toulouse. Enfin, si jamais vous passez à Toulouse, je vous prie de ne pas oublier une sainte Vierge, à mon gré délicieuse, placée au coin de la rue des Changes, dans une niche et sous un dais chargé d’ornemens à la façon de la fin du quinzième siècle. Je n’ai pas le courage de parler des autres églises qui, commeSaint-Pierre,Saint-Exupère, ont été hideusement modernisées et rendues complètement méconnaissables. Cette contagion a gagnéla Daurade, fameuse basilique qui a été fondée par les Visigoths, et qui tire son nom de la dorure des anciennes mosaïques de l’époque hiératique. => Saint-Pierre (des cuisines comme des chartreux) et Saint-Exupère ont retrouvé une belle authenticité. Par contre la Daurade wisigothe reste effectivement une perte irrémédiable. Quant aux monumens d’architecture civile, il y a plusieurs hôtels du seizième et du dix-septième siècle, notamment l’hôtel Saint-Jean, ancien grand prieuré de Malte, etl’hôtel Daguin, qui ne me paraissent pas mériter la réputation qu’ils possèdent. => L'hôtel Daguin est l'hôtel de pierre. Ses critiques ne portent pas ici sur des dégradations. LePalais de Justice, qui datait de la belle époque de 1492, vient d’être complètement remis à neuf et abîmé dans sa forme actuelle, cela peut être tout ce qu’on veut, caserne, hôpital, prison ; cela ressemble à tout et ne ressemble à rien. On vous montre une salle d’assises toute neuve, que l’on vante beaucoup, et dont la voûte est si prodigieusement élevée que toutes les paroles s’y perdent. => Notons tout de même que dans l'historiographie toulousaine le Parlement, si important par son rôle social dans la ville, n'a jamais semblé particulièrement briller par son architecture. De louables efforts on été faits ou vont être faits pour mettre en valeur les divers éléments patrimoniaux intéressants qui ont survécu (crypte, quelques murs médiévaux, plafond de la grand'chambre, salon doré et salon d'Hercule). Il y a encore le fameuxCapitole, avec sa vaste et lourde façade, terminée en 1769, et tout-à-fait digne de son époque. On y montre le couperet qui servit à décapiter le duc de Montmorency, qui fut supplicié dans la cour intérieure de cet édifice : cela rapporte quelque profit au concierge, et par conséquent on le conserve. Que n’en est-il de même des débris de l’ancien Capitole, qui vont s’effaçant chaque jour. La salle gothique du grand consistoire, ou conseil général de la commune, a été détruite en 1808, pour faire place à une salle de bal destinée à recevoir Napoléon lors de son passage à Toulouse. Il ne reste de l’ancien édifice qu’une sorte de donjon flanqué de tourelles et coupé dans toute sa largeur par deux salles ; on a laissé défoncer la voûte de celle d’en haut : celle d’en bas, dite du petit consistoire ; est encore visible ; sa voûte en arcs doubleaux dorés et peints de diverses couleurs est très remarquable, mais ce dernier souvenir du principal monument de la vieille Toulouse, de Toulouse la sainte et la savante, doit disparaître à son tour ; on pourra se rabattre alors sur la salle des illustres, où se trouvent les bustes d’une foule de célébrités toulousaines. Cette salle vient aussi de subir les honneurs d’une restauration burlesque, dont les principaux ornemens m’ont paru être le buste de sa majesté Louis-Philippe, en plâtre vert, et de grandes cocardes tricolores en papier collées au milieu de rosaces sculptées. A coté se trouve la salle des Jeux Floraux, qui renferme la statue de leur fondatrice, Clémence Isaure. Cette statue a été enlevée au seizième siècle de dessus son tombeau, qui était à la Daurade. Elle est en marbre blanc, de grandeur naturelle, d’une sculpture simple et belle, et doit être postérieure de peu à la mort de Clémence Isaure, qui eut lieu de 1415 à 1420. On lit au-dessous sur une table d’airain son épitaphe, où est consigné le legs qu’elle fit aux capitouls, « à condition qu’ils célébreraient tous les ans les Jeux Floraux dans la maison qu’elle avait fait bâtir à ses frais, qu’ils y donneraient un festin et iraient répandre des roses sur son tombeau. » Peut-être aurait-on pu ajouter à cette inscription les deux dernières stances du lai touchant que M. Du Mège a découvert et lui attribue, et que sa gloire a si noblement démenti. Soën, à tort, l’ergulhos en el pensa Qu’ hondrad sera tostems dels aymadors ; Mes jo saï ben que lo joen trobadors Oblidaran la fama de Clamensa. Tal en lo cams la rosa primavera. Floris gentils quan torna le gay tems ; Mes del bent de la nueg brancejado rabens, Moric, e per totjorn s’esfassa de la terra. => Le Capitole a beaucoup changé depuis l'époque de Montalembert, il est donc difficile de comparer avec ses propos. Il est clair que dans l'affaire ont été perdus beaucoup de salles patrimoniales et d'éléments de l'ancien complexe municipal. On notera toutefois qu'il reste des portes ornées dispersées ici et là (porte de Bachelier dans la cour Henri IV, deux portes accolées dos à dos au jardin des plantes, une porte au musée du Louvre à Paris). Et le bâtiment actuel, allant de pair avec la place du Capitole, a son intérêt patrimonial.
Pour conclure, on constate que tout de même - et notamment sur les bâtiments les plus importants historiquement - les restaurations du XXème siècle ont rendu caduques une bonne part des critiques de Montalembert. Au contraire, les qualités qu'il trouvait à ces monuments et qu'il expose assez largement sont généralement toujours présentes.
Pour conclure, on constate que tout de même - et notamment sur les bâtiments les plus importants historiquement - les restaurations du XXème siècle ont rendu caduques une bonne part des critiques de Montalembert. Au contraire, les qualités qu'il trouvait à ces monuments et qu'il expose assez largement sont généralement toujours présentes.
Mis en ligne sur le site de Toulouse Métropole le 16/06/2018.
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